Au loin, les premiers rayons de cette fraîche matinée lèchent les séracs, tandis qu’au bord du ruisseau glacé, ils revigorent les linaigrettes et les joncs alpins. Un bruissement à peine perceptible dans l’herbe givrée trahit la présence d’un papillon dérangé par nos pas et incapable d’utiliser ses ailes humides. Quelques soubresauts délicats et le voici, agrippé à une canche, puis, par spasmes successifs, il ouvre lentement sa voilure de nacre presque translucide au soleil, exposant enfin la totalité de sa tremblante anatomie. Le petit apollon, rare et protégé, est là sous nos yeux, avec sa minuscule tache rouge sur le bord de chacune de ses ailes antérieures qui le différencie de son cousin l'apollon et ses antennes finement rayées de noir et de blanc. Il fréquente les bords des ruisseaux d'altitude bordés de parterres jaunes de saxifrages faux aïzoon qui protègent ses œufs et nourrissent ses chenilles. - PNE
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Parnassius phoebus (auct. non Fabricius, 1793)